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CCI Paris Ile de France

Publié le 21 octobre 2020

Impossible n’est pas français professionnel

Découvrez notre série #JeTravailleEnFrancais. Nous avons proposé à des professionnels francophones de partager avec nous leur usage de la langue française dans leur quotidien au travail.

Leur compétence en français est-elle un atout dans leur évolution professionnelle ? Yevheniia Stankevych, Ukrainienne, Spécialiste Paie pour l’entreprise ADP à Prague, nous en dit plus. 

 

Je m’appelle Yevheniia Stankevych, je viens d’Ukraine. Je travaille comme Payroll Specialist (ou Spécialiste Paie) dans une entreprise internationale ADP au sein d’une équipe responsable de la clientèle localisée en France. Le bureau se trouve à Prague, et l’entreprise propose des services RH externalisés.

Je parle majoritairement français au sein de mon équipe, sauf exception quand je parle avec les Tchèques. C’est plus simple de mener une conversation dans la langue qui est maternelle au moins pour l’un des interlocuteurs. Mais pour pouvoir assurer les échanges avec les clients de façon la plus efficace, surtout en ce qui concerne les terminologies techniques, le français est indispensable.

J’ai appris des langues étrangères dès mon plus jeune âge. J’ai commencé à apprendre l’anglais à 3 ans, puis ma famille a déménagé en Ukraine quand j’avais 4 ans et je suis allée à l’école ukrainienne, où j’ai dû apprendre une nouvelle langue pour moi. Le français est apparu dans ma vie en 2010, lorsque j’avais 14 ans. Une amie m’a lu son essai écrit en français et je lui ai demandé “De quelle langue s’agit-il ?”. Voilà comment ma passion est née.

Puis j’ai changé d’école pour me spécialiser en français, et grâce à cela mon niveau de langue est monté en flèche. Ensuite, j’ai poursuivi mes études à l’Académie d’État du Génie civil et de l’Architecture en Comptabilité et audit. J’y ai suivi des cours de lexique économique en français et obtenu mon premier stage linguistique pendant 1 mois dans le département de la Creuse, en France.

Pendant ma deuxième licence en Commerce international à l’Université d’Economie de Prague, je me suis rendue compte que le français pouvait non seulement être un plaisir à parler, à écouter ou à écrire, mais aussi être un atout : j’ai constaté que cette langue n’était pas assez répandue en République tchèque en comparaison avec l’allemand, par exemple, tandis qu’il y avait une demande sur le marché du travail pour cette compétence.

J’ai fait mon Erasmus+ à Nice à la fin de ma licence, puis à mon retour j’ai passé mon examen du Diplôme de français des Affaires C1 et peu de temps après le DALF C1. J’ai défendu ensuite mon mémoire de licence rédigé entièrement en français et je me suis lancée à la recherche d’un travail. C’était il y a quelques mois.

Si le marché du travail pour les francophones est assez riche à Prague, j’ai toutefois dû chercher du travail au début de la crise de COVID-19, ce qui a prolongé un peu mes recherches. Malgré tout, j’ai été surprise par le poste trouvé, car je ne m’attendais pas à être embauchée par une entreprise internationale immédiatement après mes études supérieures !

Lors de mon entretien d’embauche, j’ai dû m’exprimer en français dans un contexte professionnel. Connaître le français des affaires m’a été très utile. La plupart de mes connaissances à l’université parlent 4 à 6 langues, mais ils ne s’imaginent pas postuler pour un travail qui requiert des compétences en langue étrangère. C’est dommage car c’est un véritable atout.

Pour conclure, je voudrais adresser quelques mots à ceux qui hésitent pour apprendre une nouvelle langue : n’hésitez pas ! Et pour ceux qui maîtrisent déjà des langues : n’hésitez pas à vous en servir dans votre vie professionnelle et découvrir un nouveau monde autour de vous !

Enfin, vous savez, “impossible n’est pas français” ! 😉

 

 

Dans la même série, retrouvez les portraits :
de Michel Eric Nouafo, Vice-président Ventes internationales,
d’Emily Smith, Spécialiste de l’intelligence interculturelle,
de Nidhi Somani, chargée de Développement pour Business France,
de Giuliano Lombardo, Export Area Manager pour la France et le Benelux,
de Nikolai Maiorov, responsable des ventes dans la zone CEI,
de Heather Seeley, chargée de programme d’aide au développement à l’international,
de Malik Dzhanaliev, chargé de conformité à la BNP Paribas,
de Yao Lin, chef de projet pour la Fondation Prospective et Innovation.