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CCI Paris Ile de France

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Publié le 4 avril 2018

Former des ingénieurs au français technique en Inde

Entretien avec Mme Durga Shankar, lauréate 2018 du DDIFOS

Professeure de FLE à l’Alliance française de Madras depuis 2001, Mme Durga Shankar s’est tournée vers l’enseignement du Français sur Objectif Spécifique (FOS) il y a 6 ans afin de répondre à la demande croissante d’entreprises indiennes intéressées par le français professionnel. Récemment diplômée du DDIFOS, elle nous présente ici son projet pédagogique : « Former des ingénieurs au français technique ».

 

Quel a été le point de départ de votre formation iFOS ?

Je travaille depuis une vingtaine d’année comme professeure de FLE à l’Alliance française et cela fait 5 ans que j’ai commencé à donner des cours de FOS, principalement pour des entreprises automobiles et informatiques. Il y a un vrai intérêt pour le français professionnel dans la région, avec de nombreuses entreprises françaises comme Renault, Valeo ou Atos, mais aussi belges, suisses, francophones.

Il y a un an et demi, l’Institut français de Paris nous a proposé de financer la formation iFOS dans son intégralité. Encouragés par notre directrice, nous sommes cinq professeurs de Chennai (Ndlr : Madras) à avoir suivi ce cours pour nous spécialiser dans le FOS.

Pouvez-vous nous parler de votre projet ?

Mon cours est destiné à former des ingénieurs au français technique. J’ai choisi ce sujet car il y a une vraie demande, avec un besoin qui diffère du français langue étrangère.

J’ai abordé ce projet selon deux objectifs principaux : d’abord permettre à des ingénieurs de communiquer avec des clients francophones, afin qu’ils puissent pouvoir « briser la glace » avec leurs homologues. Ensuite, permettre à ces professionnels de lire et comprendre des documents techniques pour mieux répondre aux besoins de leurs clients. 

Je suis persuadée que la connaissance du français professionnel par les ingénieurs facilite la communication au sein de l’entreprise et améliore la relation entre les équipes indiennes et françaises, belges ou bien même francophones.

Quelles sont les spécificités de l’enseignement du français professionnel en entreprise ?

La première particularité concerne le public qui est différent. J’aime les cours de FOS car il faut adapter son contenu et sa méthode pédagogique pour travailler avec des professionnels. Ce sont généralement des chefs de projets, des cadres et des ingénieurs qui viennent assister à ces cours. Ils ont quitté l’école depuis longtemps et sont donc parfois plus hésitants. Ils sont également souvent gênés de faire des erreurs devant leurs collègues, leurs responsables. J’ai remarqué que les aspects psychologiques sont très importants. Ce n’est pas facile de se retrouver plusieures années plus tard dans une position d’étudiant. 

Former des ingénieurs au français techniquePar ailleurs, la question du lexique de la formation est très importante. J’ai beaucoup échangé avec les étudiants ingénieurs et les professionnels pour pouvoir me familiariser à ce domaine technique. J’ai demandé des courriels et des documents de l’entreprise pour mener le cours vers cet aspect. C’est un travail important, qui est différent de celui que l’on mène généralement en FLE.

Que retiendrez-vous de cette formation iFOS ?

D’abord je voudrais remercier l’Institut français parce que nous avons reçu de leur part de nombreux encouragements. Je voudrais également remercier mon tuteur au sein de la CCI Paris Ile-de-France, M. Alban Mommée. J’ai vraiment apprécié ses commentaires, très pertinents, et la façon dont le projet a été corrigé. Cela m’a beaucoup aidé. Je voudrais enfin souligner l’accompagnement de notre Directrice des cours, Mme Sarah Belrhali, tout le long du projet, qui a fait une grande différence.

Je pense que la formation iFOS m’a permis de mieux apprécier les cours de FOS et mieux structurer mes cours avec des nouveaux outils. Cependant je conseillerais à quelqu’un qui n’a pas d’expérience d’effectuer un stage FOS avant pour mieux se l’approprier.