Menu

CCI Paris Ile de France

En-tete-Article-Entretien

Publié le 15 juin 2018

Former au français le personnel de recrutement d’une ONG francophone

Entretien avec Mme Leah Buhain, lauréate 2018 du DDIFOS

Leah Buhain est professeure de Français Langue Étrangère à l’Alliance française de Manille aux Philippines depuis 2010. Elle a récemment été diplômée du DDIFOS et a accepté de répondre à nos questions pour nous présenter son projet pédagogique : « Former au français le personnel de recrutement du Comité International de la Croix-Rouge ».

Pourriez-vous nous raconter le point de départ de votre formation iFOS ?

Tout a commencé en 2015 lorsque l’Ambassade de France aux Philippines a proposé de financer une formation FLE ou DDIFOS aux professeurs de l’Alliance française. J’ai choisi de suivre la formation DDIFOS qui me semblait plus utile pour mes apprentis.

Dans la majorité, ce sont des étudiants infirmiers philippins qui veulent immigrer au Canada. Ils s’inscrivent pour des besoins d’apprentissage spécifiques mais ne sont pas formés au Français sur Objectif Spécifique (FOS). C’est pour répondre à cette demande et les aider dans leur démarche d’apprentissage que j’ai eu l’idée de faire ce sujet.

Pouvez-vous nous parler de votre projet ?

J’ai souvent eu dans mes classes des personnes travaillant au Comité Internationale de la Croix-Rouge (CICR). L’une d’entre elle m’a parlé des besoins de cours de français de l’équipe en charge des contrats et du recrutement.

Au sein de cette équipe de neuf personnes, une seule est francophone. Elle ne peut donc recevoir l’appui de ses collègues sur les tâches en langue française.

La formation que j’ai élaborée a donc pour objectif principal de permettre aux autres membres de l’équipe d’acquérir les compétences en français pour pouvoir elles-aussi communiquer avec les équipes à Genève sur les dossiers des salariés du CICR qui partent en mission.

Quelles spécificités avez-vous du prendre en compte pour élaborer ce dossier ?

D’abord, j’ai dû tenir compte de plusieurs différences culturelles qui existent entre les Philippines et la Suisse. Je me suis adaptée au français parlé en Suisse et aux expressions de ce pays, par exemple les chiffres septante et nonante.

Ensuite, j’ai dû adapter mon cours pour un public de niveau de langue A1. C’est une difficulté supplémentaire car à ce niveau, les apprenants n’ont aucune connaissance de la langue française. Il faut utiliser les documents de travail avec précision pour que le français enseigné corresponde bien aux tâches professionnelles définies.

Par exemple, transmettre aux équipes de Genève des questions sur les missions, gérer les réclamations des salariés sur les salaires ou bien encore remplir une lettre de mission. Ma tutrice Alexandra Crendal m’a bien aiguillée dans cette voie.

Que retiendrez-vous de cette formation iFOS ?

J’ai trouvé les cours très enrichissants et pertinents pour nous à Manille. Cela permet de répondre aux besoins particuliers des étudiants.

J’ai beaucoup appris grâce à ma tutrice, qui a été patiente avec moi. Ce dossier a parfois été difficile à rédiger car il faut être précis. Ses commentaires m’ont aidé à retirer le superflu et concentrer mon cours sur l’essentiel. Son appui a été un vrai plus.

Depuis cette expérience, je me suis servie des méthodes apprises avec le DDIFOS pour concevoir un cours de français professionnel destiné à des employés d’une banque belge !