RFI – Chronique C’est pas du vent, du 29 juin 2017 « 2. Désertif’actions : le Sahel s’organise » de 00’00>03’37
Charlie Dupiot : Bonjour. Bienvenue. Près de 40% des terres sont dégradées sur notre planète. Sur le continent africain, les deux-tiers des sols sont touchés. Terres dégradées, cela veut dire des terres asséchées, imperméables à l’eau et sur lesquelles il devient impossible de cultiver. Cette désertification est due en partie à des activités humaines et s’accroit avec les changements climatiques. C’est pour alerter sur ce phénomène que le CARI, le Centre d’actions et de réalisations internationales organise, avec ses partenaires, le sommet Désertif’actions, ici, à Strasbourg. Avec nous, pour en parler, Patrice Burger, bonjour.
Patrice Burger : Bonjour.
Charlie Dupiot : Vous êtes directeur du CARI, et à l’initiative de Désertif’actions, donc ce sommet. Marcos Montoiro, bonjour.
Marcos Montoiro : Bonjour.
Charlie Dupiot : Vous êtes quant à vous chargé de liaison ONG et société civile pour la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification. Mamadou Cissokho, bonjour.
Mamadou Cissokho : Bonjour.
Charlie Dupiot : Vous êtes Sénégalais et président d’honneur de la plateforme nationale des paysans du Sénégal, également président d’honneur du ROPPA le Réseau des organisations paysannes et de producteurs agricoles d’Afrique de l’Ouest. Et Fama Touré, bonjour.
Fama Touré : Bonjour.
Anne-Cécile Bras : Vous, vous êtes chef de la division Suivi-Évaluation au sein de l’Agence régionale du développement de la région de Louga, au nord du Sénégal, une région sévèrement touchée par la désertification.
Fama Touré : Tout à fait.
[C’est pas du vent, sur RFI.]
Charlie Dupiot : Désertif’actions, Patrice Burger, c’est un forum international qui réunit la société civile de différents pays, des chercheurs, des représentants d’ONG également, sur le terrain. La désertification, c’est un problème qui concerne la plupart des pays de notre planète ?
Patrice Burger : Oui, la désertification affecte beaucoup de pays dans le monde. On considère que, en gros, plus de 130, 140 pays sont vraiment affectés. Il y en a quelques-uns qui se déclarent non affectés. Par exemple, en tant que Français, je peux vous dire que la France s’est déclarée non affectée. Mais ce qui ne correspond pas à une réalité puisque sur les rives méditerranéennes de la France, il y a des phénomènes de désertification.
La désertification est souvent mal comprise, puisqu’en réalité, il s’agit d’un phénomène de dégradation de la terre. Vous savez, la terre, les sols, c’est de l’eau, c’est de l’air, c’est de la matière organique et de la matière minérale. Et la dégradation des terres, c’est que quand cet ensemble se met à dysfonctionner et,
quand une terre est dégradée, elle ne rend plus les services de filtration de l’eau, elle perd de sa fertilité donc elle affecte la sécurité alimentaire et elle n’héberge plus la biodiversité.
Donc, dans ce sommet de Strasbourg, Désertif’actions, c’est le troisième du nom, c’est la troisième fois qu’on fait cette rencontre internationale. Pour nous, c’est important que non seulement, les États du monde se rencontrent pour discuter des choses, mais que les acteurs non étatiques, quels qu’ils soient, vous en avez ici, comme par exemple le ROPPA, Organisation professionnelle agricole en Afrique de l’Ouest, comme par exemple, nous, le CARI, comme par exemple, des organisations de femmes ou des collectivités locales, des petites municipalités dans les pays affectés. Que tous ces gens-là discutent véritablement, entre eux, des problèmes qu’ils rencontrent et de la manière de les solutionner à un niveau local et territorial. Et pas seulement les États. Désertif’actions se veut donc un rendez-vous entre les grands rendez-vous internationaux pour porter une parole un peu collective et construite dans ces grands rendez-vous internationaux.