RFI – Si loin, si proche du 26 avril 2014, « Patrimoine industriel : une autre manière de découvrir la France », extrait 24’43’’ à 27’25’’
La conservatrice : Alors, là, nous sommes dans un des quartiers de Pantin, près du centre administratif et le long du canal de Pantin, qui partage la ville en deux.
La journaliste : Alors, sous la très haute cheminée.
La conservatrice : Sous la, sous à l’ombre de la très haute cheminée d’une ancienne usine euh de blanchisserie, Elis, qui a été rasée dans le mois.
La journaliste : Là, devant nous, c’est un panorama totalement désert.
La conservatrice : Et seule la cheminée de l’ensemble subsiste.
La journaliste : Donc, ça, on va le garder ?
La conservatrice : Ca, on va garder la cheminée, voilà.
La journaliste : Donc c’est tout ce qui reste, pour le coup, du patrimoine…
La conservatrice : C’est tout ce qui reste de ce patrimoine-là, qui était assez atypique parce
qu’il y avait une imbrication de logements et d’usines. A priori, c’est la dernière cheminée qui fonctionnait qui s’est arrêtée. Voilà, qui s’est arrêtée en 2013.
La journaliste : Alors, là, on évolue le long du canal, Geneviève Michel ? Le canal de l’Ourcq ?
La conservatrice : Donc, c’est le canal de l’Ourcq, oui, qui, entre autres, devait alimenter en eau la ville de Paris, et qui, à la fin du dix-neuvième siècle, a été vécu comme un atout pour les entreprises, pour le transport des matériaux de construction, et qui avait une fonction aussi industrielle, et qui a favorisé l’implantation d’entreprises le long de cette voie d’eau. Et, donc, là, on voit les façades côté canal, donc la réhabilitation, la rénovation des Grands moulins.
La journaliste : Alors, fameux grands moulins parce que, ici, on est quand même face à une architecture assez saisissante, très en hauteur par rapport aux autres bâtiments, avec cette espèce de, oh !, tour néo-médiévale, presque, qui est assez impressionnante. Et puis cette silhouette, aussi, forcément, de ces très hauts moulins.
La conservatrice : Oui, c’était un signal, et ça reste un signal. C’était dès le départ donc c’est en fait c’est des moulins qui sont implantés à la fin du dix-neuvième siècle. Il y a eu plusieurs reconstructions. Et là, ce qui subsiste, qu’on voit, les bâtiments en briques, c’est des bâtiments qui se sont construits de 26 à 33, à peu près, d’un architecte alsacien, Haug. Et, euh, la grande hauteur, c’est une dérogation à ce qui était autorisé, et ils en avaient eu la permission : on voyait l’horloge et ils avaient dit que ça servirait aussi pour indiquer l’heure à la population.
Donc, ce qu’on voit là, la performance, c’est que ce bâtiment qui est proche du canal, c’était un silo. Donc, dans le cadre de cette transformation, de cette mutation, on a dû évider le silo, donc des fenêtres ont été percées dans ce silo, qui était aveugle et non visible jusqu’à présent.