RFI – Emission Priorité santé du 30 septembre 2015, « La dépression »
Extrait de l’émission : 32’47’’–>35’27’
La patiente : Alors, je vous appelle parce, là, actuellement, je suis en dépression, une fois de plus. Ce n’est pas la première fois, j’ai été hospitalisée plusieurs fois. Le problème de soins et de l’hospitalisation, c’est que je fais des réactions paradoxales aux antidépresseurs et aux anxiolytiques. Et ce qui fait que quand je suis hospitalisée, en fait, je suis, je ne suis pas médicamentée : je suis enfermée dans le service psychiatrique. Et là, du coup, je n’ose pas aller à l’hôpital, parce que, voilà… Et une des dernières fois où j’ai été hospitalisée cependant, on m’a fait, c’était l’avant-dernière fois, on m’a fait des stimulations magnétiques transcrâniennes qui avaient très très bien marché. Et quand j’ai été de nouveau en dépression et que j’ai voulu retourner à l’hôpital pour qu’on me refasse ce type de traitement qui avait bien fonctionné pour moi, on n’a pas pu me le faire parce qu’il y a très peu de gens qui sont formés à la technique. En tout cas dans l’hôpital dans lequel j’étais. Et très peu de gens formés à la technique, que ça ne se fait pas dans les conditions déambulatoires et que, en ville, il y a très peu de médecins qui utilisent cette technique. Et, en plus, c’est très très cher et ce n’est pas pris en charge. Alors, ma question, elle est, pour des personnes comme moi…
Journaliste : Pour des solutions, j’imagine ?
La patiente: Pardon ?
Journaliste : Quelles solutions pour vous, c’est ça ?
La patiente : Voilà, pour des gens comme moi, qui [ne] supportent pas les médicaments, et j’en ai essayé pléthore, qu’est-ce qu’il y a, qu’est-ce que je peux faire ?
Journaliste : Alors, Professeur Antoine Pelissolo, Marie vient de parler des stimulations magnétiques transcrâniennes, de quoi s’agit-il ?
Professeur Antoine Pelissolo : Alors, c’est une méthode qu’on connaît maintenant depuis une dizaine ou une quinzaine d’années. En fait, de manière complètement indolore, et non dangereuse, donc, c’est ça l’avantage principal, on essaie de stimuler le cerveau. Ça s’appelle comme ça : stimuler avec un champ magnétique assez puissant. Un gros aimant qu’on met au-dessus de la tête et qui va créer dans le cortex du cerveau des petits changements qui permettent
théoriquement d’accélérer en gros le fonctionnement de certaines zones ou d’en réduire d’autres. Les résultats sont plutôt bons en moyenne. Ils sont moins bons qu’avec d’autres méthodes plus anciennes, comme la sismothérapie ou les électrochocs « à l’ancienne », entre guillemets, qu’on continue à faire par ailleurs. Mais l’avantage, c’est que c’est indolore et non dangereux. Ça ne correspond pas à tout le monde.