RFI – Emission Priorité santé du 7 octobre 2015, « Cancer du sein »
Minutage de l’extrait support aux activités : 1’50’’ –> 3’18’’
La journaliste
Caroline Cotinaud, quelle a été votre réaction quand vous avez appris que vous aviez un cancer du sein ?
La rescapée
Eh bien, écoutez, ça a été une sidération absolue, parce que je ne souffrais de rien, tout allait bien. Et c’est en me grattant le sein un soir que je me suis aperçue que j’avais une boule. Donc, là, c’est vrai qu’on pense instantanément que ça peut être une tumeur cancéreuse. Mais on espère qu’on se trompe. Et donc, c’est après la biopsie qu’on apprend les choses. Et là, c’est vrai, vous, on est complètement sidéré par ce qui nous arrive, et qui fait que la vie, tout d’un coup, on passe de très très bien portante à très très mal portante, avec tout ce que ça implique d’angoisse, de
peur, …
La journaliste
Et avec une question que vous vous posez très vite : à qui en parler ? C[e n]’est pas si simple que ça.
La rescapée
Alors, ce n’est pas simple du tout, parce que le premier réflexe, en tout cas, pour mon compte, ça a été de ne pas en parler du tout, et de me terrer dans ma peur, pour vraisemblablement ménager mes proches. J[e n]’ai jamais analysé vraiment la raison pour laquelle je me suis tue. Et puis, à un moment donné, c’était trop lourd à porter, donc, là, j’ai commencé à en parler avec des précautions oratoires à ma mère, à mon mari, à ma fille parce que je savais les dégâts que ça provoquerait dans ma famille. En revanche, j’en ai beaucoup parlé à ma meilleur amie, oui, qui a été – et je le conseille à toutes les femmes – l’épaule dont j’avais besoin, parce que la meilleure
amie, c’est quand même celle sur laquelle on sait qu’on peut se reposer.