RFI – Chronique Le conseil santé du 19 février 2020, « En savoir plus sur le Droit à la santé »
Caroline Paré : Rony Brauman bonjour.
Dr Rony Brauman : Bonjour.
Caroline Paré : Vous êtes médecin directeur d’études à la fondation Médecins sans frontières, comment essayer de définir simplement le droit à la santé ?
Dr Rony Brauman : Oh je crois que, pour la plupart des gens, le droit à la santé c’est le droit à avoir recours à des services de santé. Ça n’est pas le droit de ne pas être malade, chacun sait qu’on peut tomber malade et que ça n’est pas une infraction en soit. En revanche on attend d’un État de service public qu’on puisse trouver de quoi se soigner dans un environnement proche.
Caroline Paré : Alors est-ce qu’on peut dire qu’aujourd’hui il y a une géographie de ce droit qui est liée simplement au niveau de développement économique?
Dr Rony Brauman : Non, pas simplement au niveau du développement économique mais à la structuration de la santé, par exemple, aux États-Unis, dans un pays ultra-libéral, la possibilité de recourir à des services de santé n’est pas égale pour tous, en revanche, en Europe, il y a une certaine égalisation. On ne peut pas
dire que ce soit tout à fait horizontal, mais en tout cas il y a une certaine horizontalisation. En Afrique et en Asie, malheureusement, ça n’est pas le cas, donc il y a bien une géographie du droit à la santé.
Caroline Paré : Mais est-ce qu’on peut dire qu’y compris dans des pays en développement, il y a des États qui font office de précurseurs, de leaders, dans ce domaine de l’accès aux soins ?
Dr Rony Brauman : De leaders au sens où ils proposeraient un modèle, ça c’est beaucoup dire mais enfin des pays qui sont plus avancés que d’autres dans ce domaine, indiscutablement, oui ça existe.
Caroline Paré : Et quand on doit en citer par exemple quelques-uns sur le continent africain, on penserait auxquels ?
Dr Rony Brauman : Le Botswana, qui a fait beaucoup, d’un pays dont on parle peu, c’est généralement un bon signe quand on parle pas trop de soi. Dans certains domaines, le Kenya, par exemple pour la question du sida qui est, dans ce pays, une pathologie extrêmement importante. Je ne veux pas trop citer de noms parce que c’est tout de suite injuste de citer quelques noms de façon hasardeuse, mais enfin il y a une certaine inégalité au sens où il y a une progression différenciée sur l’ensemble du continent.
Caroline Paré : Merci beaucoup Dr Rony Brauman, je rappelle que vous êtes directeur d’études à la fondation Médecins sans frontières