RFI – Extrait Vous m’en direz des nouvelles du 7 février 2018, « Marc Veyrat, Christopher Hache et Michael Ellis, une table 3 étoiles ! »
20’05’’ >22’41’
Journaliste : Vous êtes issu du sérail Christopher Hache parce que votre père… Vous avez un père chef de restaurant. Qu’est-ce qu’il vous a appris ?
Christopher Hache : Il m’a appris beaucoup de choses. C’est surtout… c’est surtout ma grand-mère, qui tenait une auberge à Saint-Nom-la-Bretêche, « L’auberge de la forêt ». Donc c’était tous ces souvenirs de famille, où j’ai été bercé tout de suite en cuisine, et ça m’a donné… en fait je suis la quatrième génération, donc c’est vrai qu’on a… Comme on dit dans la famille, on a ça dans les gènes, et qui m’a donné l’envie de devenir cuisinier et de travailler pour ça, de me perfectionner,
donc j’ai tout de suite… Mon premier stage ça a été chez Bernard Loiseau, c’est… ça a été la première personne qui m’a marqué. Il avait un charisme… Il avait quelque chose qui était remarquable, outre sa cuisine. C’est là où en fait je me suis dit, je veux faire de la gastronomie. Et puis ensuite j’ai fait mon parcours c’est vrai, exclusivement sur Paris, auprès de grands chefs…
Journaliste : Briffard, Senderens, Frechon, en particulier, d’autres encore… Vous avez fait aussi le lycée Escoffier à Eragny. Donc vous avez appris à la fois, à l’école, dans votre famille, et sur le terrain. Où apprend-on le mieux ?
Christopher Hache : Le mieux, on apprend aux côtés des meilleurs…
Journaliste : C’est d’abord un art de la transmission, la gastronomie ?
Christopher Hache : C’est ça aussi, bien entendu, ça fait partie de nos valeurs, la transmission, et aujourd’hui, c’est ce que je m’efforce de faire auprès de mes équipes, auprès de mes cuisiniers. Et après ce qui est beau, c’est que… on apprend tous les jours et on continue encore aujourd’hui à apprendre. Et c’est ce que j’ai voulu faire aussi quand l’Hôtel de Crillon a fermé, j’ai voulu encore aller me frotter auprès des meilleurs, aller faire un tour du monde, donc j’ai pris mon Guide Michelin, et j’ai regardé tous les trois étoiles qu’il y avait à travers le monde, et j’ai été agréablement surpris par l’accueil des chefs. J’ai été chez Thomas Keller, j’ai été chez Alex Atala, j’ai été chez des grands chefs, chez Monsieur Murata au Japon, qui m’ont accueilli et qui m’ont transmis leur philosophie, leur travail au quotidien, et ça a été un grand enrichissement pour pouvoir revenir plus fort…
Journaliste : Mais vous êtes descendu, si j’ose dire, dans la hiérarchie des cuisines parce que c’est très hiérarchisé quand même ?
Christopher Hache : Oui j’ai…
Journaliste : Vous avez été commis de cuisine chez ces grands chefs…
Christopher Hache : Oui tout à fait…
Journaliste : … à l’étranger ?
Christopher Hache : Oui j’étais stagiaire et je faisais les tâches que l’on me demandait… Donc ça…
Journaliste : C’est une bonne école d’humilité aussi ?
Christopher Hache : Après je pense que c’est une des plus grandes qualités que doit avoir un cuisinier, hormis le talent, hormis la créativité, il y a surtout l’humilité, le fait de se remettre sans cesse en question et d’aller toujours plus loin.