RFI – Chronique Autour de la question du 21 mars 2016 « : Pourquoi partir dans l’espace ? Rencontre avec l’astronaute Thomas Pesquet »
de 2’36’’à 3’34’
Thomas Pesquet :
Ici, à droite, le laboratoire européen Colombus. À gauche, le laboratoire japonais, qui s’appelle Kibo. Là, on est dans une partie américaine de la station. Si on va vers l’arrière, là-bas, quand ça change de couleur, on est dans la partie russe. Ici, c’est l’endroit où on dort. Donc, on a les couchettes qui sont représentées, y en a une au plafond, deux de chaque côté – ça, je vous l’avais pas montré –, une dans le plancher. Donc, ça a la taille d’une cabine téléphonique, à peu près. Et c’est là qu’on dort, qu’on a notre petite sphère d’intimité, dans un espace très public, qu’au final,
qu’on partage à six, pendant six mois, donc, il y a pas mal de promiscuité mais, ça c’est la sphère privée, grand comme une cabine téléphonique, des photos de la famille au mur, le sac de couchage qui est scotché à la paroi : on dort comme ça, verticalement, en flottant. Et puis, affaires d’hygiène, un ordinateur, on peut regarder un DVD, lire un bouquin, des choses comme ça. La nuit, on ferme. Et puis, s’il n’y a pas d’alarme, on se réveille le lendemain matin. S’il y a une alarme, on se réveille au milieu de la nuit. Et puis, on voit ce qui se passe. […]
Simon Rozé :
Et donc là, c’est la réplique de Colombus ?
Thomas Pesquet :
Ouais, c’est la réplique de Colombus. On va rentrer. [Bruits de pas et de porte qui s’ouvre] Colombus, à l’avant à droite de la station. Donc, le laboratoire scientifique, avec des racks, des espèces d’armoires qui ont toutes un thème en fait. Ici, c’est Bio Lab, pour la biologie, avec deux centrifugeuses, un microscope, une espèce de boîte à gants pour les expériences. Là-haut, c’est Fluid ScienceLab, FSL. Là, c’est pour la physique des fluides, on peut faire léviter des échantillons à l’intérieur, qui n’ont seulement sont en microgravité, mais en plus lévitent de manière magnétique. Donc vraiment aucun contact avec l’environnement. Il y a des racks de physiologie. Là, on va… les sujets de l’expérience, c’est nous. À la fois opérateurs, mais aussi cobayes. Et puis, pour faire marcher tout ça, évidemment, il y a tout ce qu’on appelle les systèmes, donc, contrôle thermique, distribution de puissance, sécurité, distribution de données, ventilation, des choses comme ça, vidéo, audio, communication, et tout ça, ça va être dans le plancher, là, et puis aussi derrière le plafond, dans certains endroits. […]
Une fois qu’on est dans la station, pour six mois, on devient les opérateurs scientifiques, mais aussi réparateurs, électriciens, plombiers. Dès que quelque chose casse, ou qu’il faut faire de la maintenance, même préventive, ben, c’est forcément nous qui le faisons. Donc, ça prend longtemps pour vraiment pour connaître la station un peu sur le bout des doigts.