RFI – Chronique Carrefour de l’Europe, du 7 mai 2017 « Erasmus ou l’ébauche d’une citoyenneté européenne » de 0’28 à 6’19 (avec une coupe de 1’47 à 2’21)
Journaliste : Bonjour, bienvenue au carrefour de l’Europe. Il existe au moins une initiative européenne à propos de laquelle tout le monde s’accorde à vanter les bienfaits, c’est Erasmus. Le fameux programme d’échange qui permet aux étudiants européens d’étudier dans un autre pays européen que le leur.
Erasmus a trente ans cette année et cela fait déjà quelques temps que le programme s’est ouvert aux apprentis et aux enseignants. Toutefois, l’objectif n’est que partiellement atteint, seuls 10% des étudiants profitent de ce moment d’échange et d’ouverture, et ce sont les jeunes issus des milieux les plus favorisés qui en sont les premiers bénéficiaires. Car si Erasmus accorde des bourses, elles sont toujours trop petites pour financer un séjour à l’étranger. Erasmus bravo, mais peut mieux faire. Laure Coudret-Laut, bonjour !
Laure Coudret-Laut :
Bonjour !
Journaliste :
Alors vous êtes la directrice du programme Erasmus Plus en France, car maintenant on dit Erasmus Plus, et vous nous direz pourquoi. Alors Erasmus est une aventure européenne qui a commencé il y a trente ans, qui a démarré très très timidement en 1987.
Laure Coudret-Laut : Oui. Si on veut être très…
Journaliste : Soyons-le !
Laure Coudret-Laut :
…très doctes, on va dire. Les ministres de l’Éducation se sont préoccupés des échanges européens très tôt, on donne comme date à peu près 1971. Mais il a fallu tout ce temps pour qu’on arrive à la conclusion du premier programme d’échanges, ce premier programme d’échanges signé le quinze juin, comme vous l’avez dit, 1987. Donc on a trente ans d’expérience en Europe sur les programmes d’éducation, de formation et de jeunesse ; ce qui est évidemment incroyable par rapport à tout ce qui se passe ailleurs dans le monde.
Journaliste : Alors aujourd’hui en Europe combien d’Erasmussiens, je crois qu’on dit comme ça hein ? [rires] Chaque année ?
Laure Coudret-Laut : Alors c’est difficile de vous donner le chiffre, parce que, aujourd’hui, il faut bien le dire, depuis qu’on a ce nouveau programme Erasmus Plus, qui est la synthèse de tout ce qui a précédé, et qui couvre la période 2010…2014-2020, on est arrivé à un volume tout à fait impressionnant de personnes qui sont parties. Depuis 87 jusqu’à aujourd’hui, on a compté, maintenant au niveau européen, et ça a été fait de façon précise, neuf millions de personnes qui ont été bénéficiaires de ce programme.
Et quand on dit « de ce programme », ce ne sont pas seulement les étudiants, vous avez mis l’accent sur les étudiants dès le démarrage, mais aussi les apprentis, les jeunes de la formation professionnelle qui sont en lycée professionnel par exemple. Ce sont aussi des adultes qui ont bénéficié de ce programme, et depuis plus longtemps qu’il n’y paraît, et puis aussi tous les enseignants et les formateurs. Et puis il y a des programmes spécifiques sur la jeunesse, ils ont démarré dès 1989 en Europe, et ils sont maintenant agrégés dans ce programme Erasmus Plus.
Journaliste : Alors quand on est…
Laure Coudret-Laut : Si on donne des chiffres pour que vous ayez quand même une idée…
Journaliste : Donnons-en au moins un.
Laure Coudret-Laut : Donc, voilà, on a neuf millions pour les trente ans…
Journaliste : Et pour l’ensemble de l’Europe.
Laure Coudret-Laut : Pour l’ensemble de l’Europe. On a quatre millions quatre, pour les étudiants. On a un million quatre, pour les jeunes. On a un million trois, pour la formation professionnelle. On a un million huit d’enseignants. Donc c’est considérable si l’on prend ces chiffres dans leur globalité. Ils ont touché d’abord onze pays, ça c’était nous en 87, et maintenant nous sommes trente-trois à bord de ce programme. Et la nouveauté depuis 2015, le programme est ouvert à la dimension internationale, et nous coopérons avec 162 autres pays dans le monde…
Journaliste : Alors c’est comme ça qu’on est passé d’Erasmus à Erasmus Plus, ça veut pas dire qu’Erasmus Plus lave plus blanc… ou offre plus de mobilité, non c’est ça voilà…
Laure Coudret-Laut : On a agrégé tout ce qui existait, tout ce qui avait été expérimenté positivement, on a enlevé tout ce qui n’allait pas et on a ouvert donc ce programme à tous les publics et sur, avec un volume financier beaucoup plus important. Il faut le dire, en 2014, tout le monde s’est battu au niveau européen, les trois institutions ensemble, c’est rare…
Journaliste : C’est le Conseil, la Commission et le Parlement.
Laure Coudret-Laut : Absolument, mais ensemble pour obtenir 40% supplémentaires de budget, et donc nous sommes arrivés à passer cette barre des un milliard pour la période 2014-2020 puisque aujourd’hui nous bénéficions d’environ, pour la France, pour notre agence, sur la totalité du parcours, ce sera un milliard…un milliard quatre. Et pour l’ensemble de l’Europe, c’est 16,8 milliards.
Journaliste : Pour le programme 2014-2020