RFI – Emission Priorité santé du 28 septembre 2015, « La santé de vos dents »
Minutage de l’extrait support aux activités : 39’15’’ –> 42’24’
La journaliste : On a beaucoup parlé prévention, brossage de dents. Je voudrais qu’on revienne sur la question du fluor pour éviter les caries. Vous avez commencé à l’évoquer. C’est quoi les recommandations aujourd’hui en terme de fluor ? Le fluor permet d’éviter la carie, on est bien d’accord.
Docteur Fabien Cohen : Le fluor est un élément fondamental pour bloquer pas seulement la carie mais bloquer l’ensemble des problématiques liées à la plaque dentaire. Pourquoi ? Parce qu’il va s’introduire dans le microbe d’une part et transformer le microbe et bloquer surtout le processus qui fabrique à partir des
sucres des acides ou qui fabrique des enzymes. Donc on va bloquer ce processus-là ; les sucres ne seront pas attaqués par les microbes tant qu’il y a suffisamment de fluor dans le microbe lui-même ou dans l’environnement de ce microbe. Ça c’est le premier point. Alors après il faut suffisamment de fluor. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu’il y a deux manières d’apporter du fluor : soit par voie générale, soit par voie
locale. Il s’avère de toutes les études qui ont été menées ces dernières décennies que le fluor par voie locale est aussi important que le fluor par voie générale. D’où nous avons, depuis quelques années, privilégié le dentifrice fluoré.
La journaliste : Alors quelle est la bonne concentration de fluor ?
Docteur F. Cohen : Alors la bonne concentration de fluor, elle est, si on ne prend rien – c’est-à-dire si on ne prend pas de comprimés fluorés – je parle pour les enfants de zéro à deux ans, puisque à partir de deux ans, on ne donne plus de comprimés fluorés, -mais entre six mois et deux ans, en tout cas dans les préconisations françaises, entre six mois et deux ans, on peut prendre des comprimés fluorés. L’avantage du comprimé fluoré c’est qu’il se suce et qu’il apporte aussi du fluor.
Il y a aussi d’ailleurs du sel fluoré, en France notamment et puis il y a des endroits, des régions du monde qui ont de l’eau fluorée. Donc si on n’a pas cet apport de fluor par voie générale, sous forme de comprimés, de sel ou sous forme d’eau, à ce moment-là, on peut utiliser le fluor par voie topique, c’est-à-dire par voie
locale. Et cette voie locale, pour l’essentiel, ça peut être bien sûr du dentifrice mais ça peut être aussi des vernis fluorés qu’on peut mettre à la surface des dents. Ça, c’est un excellent moyen de prévention, mettre du vernis fluoré notamment pour les dents définitives, comme ce qu’on appelle le ciment de scellement des sillons qui sont aussi un bon moyen de protéger les sillons des dents qui sont souvent cariées.
Alors ce fluor doit être, si on n’a pas d’apport général, sinon après, on additionne, c’est ça qui entraîne la fluorose.
La journaliste : C’est ça, trop de fluor.
Docteur F. Cohen : Voilà, trop de fluor ; donc il faut effectivement mettre au moins mille ppm ; on appelle mille ppm « mille partie par million », c’est-à-dire que c’est la dose, mais tout ça c’est écrit dans le tube de dentifrice, normalement sur tous les tubes de dentifrice, il y a la quantité de fluor.
Le taux maximum que l’on peut avoir, en grand commerce, c’est mille quatre cent cinquante ppm, en tout cas en France. Au-delà, il faut l’acheter en pharmacie puisque c’est considéré comme médicament. Mais en
dessous de mille quatre cent cinquante ppm et jusqu’à mille quatre cent cinquante ppm, on peut le trouver dans n’importe quel lieu de commerce et on trouve ce fluor.
Alors, si on prend du fluor par voie générale, à ce moment-là, il faut plutôt descendre vers des doses de cinq cents à mille PPM pour les petits enfants.
La journaliste : Ça c’est pour les petits, jusqu’à deux ans. Mais après deux ans, on n’a plus de comprimés.
Docteur F. Cohen : Voilà on n’a plus de comprimés. Et on passe à mille ; et on arrive à mille quatre cent cinquante quand on arrive vers six, sept ans.
La journaliste : Donc, c’est important d’avoir un dentifrice fluoré.
Docteur F. Cohen : Totalement.
La journaliste : Absolument.
Docteur F. Cohen : C’est le complément indispensable du brossage des dents.