RFI – Chronique 7 milliards de voisins du 25 avril 2016, « Le télétravail est-il l’avenir du monde professionnel ? » de 35’25’’ à 37’42’’
Alexandre Lecoq : On dit souvent le télétravail c’est plus de productivité etc. mais on avait du mal à mettre le doigt dessus – si je puis dire – et à mesurer ça. Donc on se rend compte aujourd’hui que sur une population qui est éligible au télétravail, on se rend compte que tout le monde peut pas le faire mais si on prend les gens qu’on appelle « les travailleurs du savoir », donc ces gens qui, pour faire simple, passent
plus de temps à travailler devant un ordinateur qu’autre chose ; ça représente un petit peu moins de 4 millions de personnes en France, 3,8 millions je crois, …
Gautier Toulemonde : En salariés, en salariés ?
Alexandre Lecoq : Oui tout à fait, tout à fait.
Gautier Toulemonde : Parce que, y a 1 800 000 – à peu près – indépendants qui sont aussi en télétravail.
Alexandre Lecoq : Exactement ! Tout à fait, tout à fait, qu’on n’a pas inclus là.
Gautier Toulemonde : Ouais, tout à fait.
Alexandre Lecoq : Et ces gens-là, quand on leur pose la question, déjà ils sont plutôt favorables à vouloir travailler quelques jours par semaine ailleurs qu’au bureau, la moyenne c’est 2 jours, et quand on prend ces 2 jours par semaine, on se rend compte qu’on arrive à économiser en temps de transport, en coût de transport…
Emmanuelle Bastide : Ça c’est pas l’entreprise qui économise, enfin… ou alors…enfin non parce que…
Alexandre Lecoq : Non, non, non, c’est la société.
Emmanuelle Bastide : Comme elle paie une carte
Alexandre Lecoq : Tout à fait, mais ce qui est intéressant c’est que les gens eux, ils gagnent de l’argent, et ils arrivent à gagner de l’argent.
Emmanuelle Bastide : D’accord, non mais la vraie question, c’était pour l’entreprise…
Alexandre Lecoq : Ben l’entreprise elle va gagner notamment sur les locaux. On se rend compte qu’il y a des grands projets aujourd’hui sur les refontes des locaux. On sait que les entreprises vont… construisent moins de bureaux que d’employés maintenant, hein. On est sur une moyenne de 8 bureaux pour 10
employés, ça commence à descendre sur les nouveaux projets…
Emmanuelle Bastide : Avec des espaces partagés, rotatifs etc.
Alexandre Lecoq : Exactement, Tout à fait, tout à fait… et puis des économies sur les déplacements que l’entreprise doit prendre en charge et puis la productivité qui reste un enjeu majeur. Au-delà de ça, il y a aussi tous les coûts qui sont liés au mal-être au travail, ça coûte cher aux entreprises mine de rien.
Gautier Toulemonde : C’est ça…
Alexandre Lecoq : Et c’est une solution pour eux…
Gautier Toulemonde : Ça a été chiffré d’ailleurs…
Alexandre Lecoq : Oui tout à fait.
Emmanuelle Bastide : Mais quel est aujourd’hui l’argument économique le plus… qui pèse le plus pour décider les entreprises à proposer des solutions partielles de télétravail à leurs salariés ?
Bruno Gonzalvez : Plus 22% de gain de productivité avec le télétravail à cause de…
Alexandre Lecoq : Voilà, Bruno a raison.
Bruno Gonzalvez : Avec la réduction de l’absentéisme, l’efficacité qui est accrue parce qu’il y a moins de pression sur les gens, il y a des gains de temps, il n’y a pas de problème au niveau des transports, il y a pas de gens qui arrivent en retard au boulot… Voilà ! Ça a été calculé à 22% donc c’est pas neutre, c’est pas neutre