RFI – Chronique Reportage en France du 23 janvier 2020, « France: la télémédecine, une solution contre les déserts médicaux »
Paolo Di Patrizio : Julie, tu branches le stétho. On commence par les poumons s’il te plaît. Madame, respirez fort, la bouche ouverte.
Julie Maréchal : Respirez bien fort par la bouche.
Valérie Cohen : C’est une consultation pas tout à fait comme les autres. Dans le cabinet médical, il y a bien le fauteuil d’examen, une toise, un stéthoscope, mais le médecin, lui, se trouve à 400 kilomètres de là dans l’Est de la France. Le docteur Di Patrizio communique par visioconférence et ausculte via des instruments connectés dont certains ont une mini caméra. Pour l’assister auprès des patients, une infirmière en chair et en os : Julie Maréchal.
Julie Maréchal : La belle machine que vous voyez devant vous, c’est le fameux chariot de télémédecine, qui est en fait un ordinateur qui est équipé de tous les appareils dont on a besoin pour les consultations. Donc le stéthoscope, Il y a l’otoscope qui permet de voir les oreilles et le nez. Alors le médecin est derrière son écran et nous on est ses petites mains, il nous guide.
Julie Maréchal : Je suis dans l’oreille gauche.
Dr Paolo Di Patrizio : C’est bon j’ai vu le tympan au fond.
Valérie Cohen : Bernadette, 67 ans, est une patiente régulière. Elle se souvient de sa première réaction lorsqu’elle a appris l’existence de ce cabinet médical un peu particulier.
Dr Paolo Di Patrizio : Est-ce que vous êtes essoufflée Madame ?
Bernadette : Oh non, ça va.
Dr Paolo Di Patrizio : Ni à l’effort ?
Bernadette : Au début je me suis dit : « Mais qu’est-ce que c’est que ces bêtises !? On va avoir un ordinateur, comment on va dialoguer ? ». Et puis finalement ça se passe très bien puisqu’on peut échanger avec le docteur, l’infirmière fait tout ce qu’il faut que le docteur ne peut pas faire. Pas de problèmes.
Valérie Cohen : À l’origine de l’initiative, Christophe Dietrich, maire de Laigneville, petite ville de 5000 habitants. Il a refusé, il y a deux ans, que sa commune se transforme en désert médical. Il avait alors cherché à recruter un médecin. En vain.
Christophe Dietrich : Il y avait deux médecins, qui sont partis fin 2017 en retraite, mais bon moi depuis mi 2015, je cherche des médecins remplaçants. Sachant que la commune met à disposition gratuitement le cabinet médical puisqu’on avait décidé de le racheter. Donc il y a un moment… ben je me suis retrouvé face à un mur. Du coup, la télémédecine s’est imposée à nous et on a décidé de la mettre en route.
Dr Paolo Di Patrizio : Tire bien la langue s’il te plaît.
Julie Maréchal : Fais ah.
Patient : Aaaaaaaah.