Le Journal de l’économie du 18 février 2020 ©TV5MONDE
[Pierre Trémolières, PDG de Accenta :]
L’immobilier, le bâtiment, est un des principaux vecteurs de la transition énergétique. Pourquoi ? Parce que c’est un des principaux émetteurs de CO2. C’est 27 % des émissions de CO2 d’un pays. C’est plus de 50 % de la consommation énergétique. Et donc, évidemment, si on arrive à décarboner l’activité énergie du bâtiment, on amène un vrai changement dans les émissions de CO2 qui contribuent au réchauffement climatique.
On s’est concentrés sur la décarbonation du chauffage et de la climatisation parce que ce sont les principaux émetteurs de CO2. Près de 75 % des émissions viennent de là. Et donc, on va rassembler un triptyque de technologies qu’on va optimiser avec l’intelligence artificielle.
Donc, un, une production d’énergie renouvelable, en utilisant du photovoltaïque ou du solaire thermique, ou en récupérant les chaleurs perdues de la climatisation. Nous, on va récupérer ce chaud, on va le stocker, deuxième technologie importante, et on va le déstocker au moment où on en a besoin, par exemple, en hiver pour le chauffage.
J’ai souhaité vraiment, dès le début de l’entreprise, dès la commercialisation de notre nouvelle technologie, de se projeter à l’international. Nous travaillons en Chine, nous travaillons en Grèce, nous travaillons en Allemagne, et on rencontre là-bas un appétit considérable autour de la décarbonation des bâtiments.
Par exemple, la Chine oblige tous les grands groupes à produire et à autoconsommer 15 % de leurs besoins énergétiques. C’est tout à fait considérable. Donc, on amène une vraie réponse à des besoins des industriels là-bas.
Ces technologies-là, d’un point de vue investissement pour les professionnels, c’est intéressant parce que ça a un horizon de rentabilité. Refaire son enveloppe du bâtiment, c’est 30, 40, 50 ans, 100 ans pour avoir des retours sur investissement. Alors que changer son système énergétique pour un système énergétique nativement efficace, nativement bas carbone, ça a des retours sur investissement entre 5 à 10 ans.
Et ce qu’il faut bien comprendre, c’est que la transition énergétique, elle n’aura pas lieu – et environnementale – elle n’aura pas lieu si on n’est pas capable de la financer. Donc, il faut forcément se poser la question : quelles sont les technologies qui sont les plus efficaces en termes d’euros investis pour obtenir le résultat que l’on vise, qui est la décarbonation de notre activité ?