RFI – Chronique Lignes de défense du 27 novembre 2022, « La difficile parade contre la menace de drones »
Sergent chef Godefroy : Nous sommes actuellement dans l’une des deux sphères que sont les FMS, Full Mission Simulator, où travaillent nos stagiaires.
Philippe Lecaplain : Le Sergent chef Godefroy, moniteur simulateur de vol.
Sergent chef Godefroy : La cabine du simulateur est la reproduction fidèle de celle du PC 21 et le visuel est projeté sur une sphère sur 300 degrés.
Philippe Lecaplain : Donc là il est en haut d’un looping, d’une boucle.
Sergent chef Godefroy : C’est ça oui, il termine une séquence de voltige.
Philippe Lecaplain : Et même s’il n’a pas les sensations physiques puisque le simulateur n’est pas sur vérins, il y a visuellement un vrai ressenti ?
Sergent chef Godefroy : L’environnement étant suffisamment immersif, cela nous permet de placer les stagiaires dans un environnement aérien le plus réaliste possible.
Philippe Lecaplain : Le lieutenant Maxime fait partie de la première promotion de pilotes de chasse à être formée sur le nouvel avion d’entraînement de l’Armée de l’Air et sur son simulateur de vol.
Lieutenant Maxime : Tout l’équipement qu’on a dans le cockpit c’est ce qu’on appelle de l’équipement avionable, ça veut dire que c’est exactement la même chose dans le simulateur et dans l’avion, donc on touche les mêmes boutons qui réagissent de la même manière. Qu’on ait les mêmes contraintes, les mêmes formes, c’est essentiel pour le côté tactile et pour apprendre avec les mains et également, je le verrai plus tard, donc en vol en formation et en combat, c’est des choses qu’on ne pouvait absolument pas faire sur les simulateurs précédents, avec des écrans à deux
dimensions.
Philippe Lecaplain : Et cet élève passe régulièrement au simulateur. Le lieutenant-colonel Nicolas Leprince qui commande l’école de l’aviation de chasse sur la base aérienne de Cognac.
Lieutenant-colonel Nicolas Leprince : On fait deux séances au simulateur, la troisième séance, c’est un vol et en fait on va marcher par escalier comme ça. C’est-à-dire qu’on va agréger des nouvelles connaissances au simulateur puis, ensuite, en vol relié au simulateur, puis ensuite faire du vol. Donc c’est intercalé comme ça, c’est pas toutes les séances simulateur, et ensuite toutes les séance de vol, ce sera vraiment au fur et à mesure, des allers-retours au simulateur et en vol. Là, on peut tout faire, typiquement faire du vol en patrouille serrée et on peut mettre un autre
avion simulé par un robot en vol et nous venir se mettre à côté et travailler ça avant même d’avoir la chance de le faire en vol. Donc c’est super parce que comme ça au premier vol tous les petits aléas liés au fait qu’on peut avoir du mal à tenir sa place par rapport à un autre avion proche, bah sont gommés parce que la personne l’a vraiment vu aussi, ça on l’avait pas à Cognac avant.
Philippe Lecaplain : Maxime, qui a 24 ans, a déjà 200 heures de vol sur différents avions et il retrouve au « simu » le Pilatus, aux commandes duquel il décolle régulièrement.
Lieutenant Maxime : Avant de commencer, je me demandais un petit peu comment ça allait se passer, mais en fait j’ai vu dès mon premier simulateur qu’il a fallu que la séance de simulation s’arrête et que je sois sorti pour me rendre compte que c’était pas un vrai vol et en fait on est complètement pris au jeu, absorbé et on s’y croit vraiment, et ça je pense, c’est quelque chose qu’on partage tous.
Philippe Lecaplain : Au-delà de l’intérêt en termes de pilotage, le simulateur de vol présente un autre grand avantage, une heure de vol virtuel coûte au moins deux fois moins cher qu’une heure de vol réel.