RFI – Chronique 7 milliards de voisins du 19 avril 2016, « L’entreprise libérée : mythe ou réalité ? » de 10’25’’ > 12’31’’
Yvan Wibaux : Donc on arrive, on est cinq, six personnes, c’est l’esprit familial, tout le monde reste là jour et nuit, on bosse, on avance et [il n’] y a pas de question de hiérarchie. Puis, finalement, on est une quinzaine, une vingtaine, une trentaine de personnes, et puis il y a un moment où il faut structurer tout ça pour que ça soit efficace.
Emmanuelle Bastide : Et là vous vous apercevez qu’il y a besoin de chefs ?
Yvan Wibaux : Et voilà, on rajoute des managers, je ne sais pas si on peut appeler ça des chefs.
Même à l’époque, on n’a jamais eu la notion de manager-chef mais toujours des personnes qui sont là pour l’idée.
Et… il y a des moments on se réveille, on dit « voilà, on est quarante, et qu’est-ce qu’on veut faire de notre entreprise, notamment pour les personnes qui travaillent chez nous, mais également pour les voyageurs, pour les agents ? »… Et de façon un peu plus générale, c’est pas qu’en interne je pense, c’est vraiment une philosophie qui se répercute à tous niveaux.
Emmanuelle Bastide : Et alors, quelle organisation nouvelle vous avez imaginée pour votre entreprise ?
Yvan Wibaux : On a fait un grand mouvement, nous, début 2015, donc on a…, on était quarante à l’époque, on est cent-dix aujourd’hui. Donc on a réuni tout le monde et on a réfléchi ensemble, en fait, à quel type d’organisation on voulait répondre et comment on voulait travailler au jour le jour. Ça a été une vraie réflexion qu’on a menée au début, on a mis…on a enlevé des process qu’on avait déjà en place pour repartir d’une feuille blanche.
Et puis petit à petit, on a rajouté des choses qui correspondaient à ce qu’on voulait nous. C’est pour ça que « entreprise libérée » c’est un terme qui est génial et qui a permis de vulgariser un peu cette philosophie-là, mais qui est très différente en fonction des entreprises dans lesquelles on est.
Emmanuelle Bastide : Mais alors par exemple concrètement, comment vous travaillez ?
Yvan Wibaux : Donc nous on a une entité de base qu’on appelle un squad, donc c’est une petite équipe de personnes qui est entre quatre et une dizaine de personnes, idéalement c’est six, sept personnes, et en fait on remet dans le squad l’énergie qu’on avait au début de la création d’Evaneos.
Donc ils sont complètement indépendants. Ils ont une partie du projet, du produit, de l’opérationnel, il y a vraiment toute la boite qui est structurée comme ça. Et puis, ils sont autonomes sur leur périmètre. Donc c’est eux qui décident de… alors pour moi, pour la partie technique par exemple, de choix techniques, ou de process à mettre en place etc et après on a des…, par contre il y a vraiment des obligations, il y a un cadre pour régir tout ça. On a une obligation qui est la communication. Donc typiquement, un choix technologique, ça peut se mettre en place, ils sont indépendants mais ils sont obligés d’aller discuter avec d’autres personnes pour élargir le débat, pour voir, pour prendre en considération tous les tenants et
aboutissants pour l’entreprise avant de mettre quelque chose en place.